Face au double défi de neutralité carbone fixé par la Cop21 à l’horizon 2050 et de la standardisation du travail à distance, les entreprises se posent nécessairement la question de l’impact environnemental de leurs services numériques. Le secteur serait à l’origine de 3,7 % des émissions totales de gaz à effet de serre[1]. Dans ce contexte, la réduction de leur empreinte écologique devient une préoccupation majeure. Un enjeu auquel les solutions SaaS apportent une réponse efficace et concrète.
Pourquoi le SaaS ? Parce que ce modèle permet aux entreprises de faire face à l’augmentation du volume de données en s’inscrivant dans une démarche écoresponsable. En effet, la création de données par les entreprises devrait atteindre 60 % du volume mondial en 2025 (contre 30% seulement en 2016)[2]. En externalisant leurs services numériques, les entreprises limitent le nombre de serveurs sur site. Étant donné l’empreinte carbone de ces équipements, les logiciels « as a Service » constituent un choix pertinent pour les entreprises souhaitant réduire leur impact CO2.
Le cloud pour optimiser la consommation énergétique
Le numérique est régulièrement pointé du doigt pour son impact environnemental : à titre d’exemple, aux Etats-Unis, la consommation énergétique des serveurs représente près de 2 % de la consommation d’électricité annuelle[3]. Toutefois, ce chiffre doit être mis en perspective avec la consommation énergétique des entreprises disposant de leurs services numériques sur leurs propres serveurs. En pratique, le transfert des applications logicielles on premise vers un modèle cloud permettrait de réduire la consommation d’énergie de 87 %[4].
Plusieurs facteurs expliquent les avantages du modèle SaaS sur le plan environnemental. Tout d’abord, le taux d’utilisation des serveurs cloud est nettement supérieur à celui des serveurs sur site. En moyenne, un opérateur cloud exploitera ses serveurs mutualisés à hauteur de 65 %… contre 18 % seulement en entreprise[5]. Autrement dit, le recours au modèle SaaS revient à optimiser l’utilisation des serveurs. Mieux dimensionnée, l’infrastructure numérique des entreprises est également moins énergivore.
Le green IT, priorité n°1 des acteurs du web
Face à l’explosion du volume de données, l’impact carbone des datacenters n’a de cesse d’augmenter pour représenter aujourd’hui entre 1,5 et 2 % de la consommation électrique mondiale. Un constat qui a poussé les géants du numérique à faire de la réduction de leur empreinte environnementale leur priorité à travers la mise en œuvre de diverses approches innovantes.
Principale piste explorée : l’usage des énergies renouvelables pour améliorer l’efficacité des systèmes de refroidissement, par exemple grâce à l’utilisation de l’eau de mer[6]. D’autres procédés écologiques sont également utilisés pour recycler la chaleur produite, ajuster la température et contrôler l’éclairage. Dans cette quête de l’informatique durable (green IT), Google est parvenu à réduire l’énergie consommée par ses datacenters de 50 % depuis 2014. D’autres privilégient quant à eux les énergies solaires et éoliennes : Apple est parvenu à alimenter 100 % de ses bureaux, boutiques et datacenters grâce aux énergies renouvelables[7].
De nombreuses expérimentations menées en parallèle ont pour ambition de développer de nouveaux designs plus écologiques afin d’optimiser l’utilisation des serveurs et de diminuer leur consommation.
Vers le zéro papier
La dématérialisation des échanges, qui est au cœur du modèle SaaS, agit sur un autre facteur environnemental : la limitation du recours au papier. Aujourd’hui, 300 millions de tonnes de papier sont produites chaque année dans le monde, un salarié français consommant à lui seul entre 70 et 85 kg annuels. Cette surconsommation est responsable de près de 40 % de la déforestation dans le monde (soit 60 000 km2 de forêts), générant l’émission de près de 600 millions de tonnes de CO2[8].
Le modèle SaaS favoriserait une baisse annuelle de 5 % du volume de papier imprimé. Comment ? En rendant les données de l’entreprise accessibles à distance via une simple connexion internet, à l’image d’un ERP SaaS par exemple . Désormais, plus besoin d’imprimer les documents ni même d’assurer sa présence « physique » en réunion ou au bureau, amenant là aussi à diminuer l’impact écologique lié à l’utilisation des transports !
En ce sens, l’adoption du modèle SaaS permet aux entreprises de poursuivre une démarche de certification environnementale et de s’inscrire dans une économie plus verte, tout en permettant aux dirigeants un pilotage optimisé de leur activité.
[1] Rapport d’information de la mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique, Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, Juin 2020
[2] International Data Corp (IDC), Septembre 2018
[3] Microsoft-WSP Study, Juin 2018
[4] Étude menée par le Lawrence Berkeley National Laboratory et la Northwestern University, Juin 2020
[5] Rapport du Nature Resources Defense Concil (NRDC), Août 2014
[6] Siècle Digital, Mission réussie pour le data center aquatique de Microsoft, Septembre 2020
[7] L’Usine Nouvelle, Apple passe à 100% aux énergies renouvelables, Avril 2018
[8] Selon le WWF – https://www.worldwildlife.org/industries/pulp-and-paper